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La rééducation de la main traumatique


Définition

On définit par traumatisme de la main toute lésion accidentelle touchant un ou plusieurs éléments constitutifs (os, tendons, vaisseaux, nerfs, ligaments,…) de la main. Cette définition regroupe ainsi un nombre très important de pathologies allant de la simple plaie cutanée à des atteintes complexes (écrasement, amputations traumatiques, brûlures...).

Ces lésions peuvent se produire aussi bien dans le cadre professionnel que sportif et également, dans une grande proportion, au cours des activités domestiques quotidiennes.


Modalités de prise en charge et traitement immédiat

Selon le type de lésion, vous êtes ou non confronté à la nécessité de subir une intervention chirurgicale. Celle-ci peut être ou non suivie d’une période d’immobilisation, nécessaire à la cicatrisation ou à la consolidation des éléments lésés. Votre chirurgien vous donne les renseignements nécessaires à la compréhension de cette prise en charge.

Rééducation

 

1- Généralités

 

La main présente de nombreuses fonctions et occupe une place fondamentale dans notre vie quotidienne. Elle est en effet l’organe essentiel du toucher et elle permet la préhension par son aptitude à épouser la forme des objets. Elle est également le vecteur de certaines émotions et un élément de communication (saluer en serrant la main). De par ces particularités, la main est un organe qui nécessite une prise en charge spécifique.

La rééducation au sein de L’Institut de la Main est basée sur un travail individuel. Le projet thérapeutique est établi en collaboration étroite avec l’ensemble de l’équipe soignante : chirurgien, orthésiste, infirmière.

Il peut être divisé en trois phases distinctes :

  •  Phase précoce : Les éléments lésés sont encore en périodes de fragilité. La cicatrisation et/ou la consolidation ne sont pas totalement acquises. La rééducation vise à éviter la survenue de complications liées à une immobilisation prolongée.
  •  Phase intermédiaire : La cicatrisation des éléments lésés est acquise. La rééducation a pour but de réorienter la main vers ses fonctions principales.
  •  Phase fonctionnelle : La rééducation vise a permettre la reprise des activités quotidiennes, professionnelles et occupationnelles dans de bonnes conditions.

 

2- La phase précoce

 

Dans le cadre d’un suivi après intervention chirurgicale, le début de cette phase précoce est marqué par la surveillance de la cicatrisation cutanée. Le kinésithérapeute travaille donc en lien avec l’infirmière de l’Institut de la Main ou avec votre infirmière libérale.

Dans un grand nombre de cas, cette période est marquée par l’immobilisation ou la mise au repos des éléments lésés. En parallèle des séances de rééducation, l’orthésiste vérifie la bonne tolérance de l’appareillage et effectue les ajustements nécessaires sur l’orthèse.

Les séances de kinésithérapie se déroulent selon une fréquence déterminée par le chirurgien. Elles consistent à effectuer des mobilisations selon un protocole précis visant à préserver les éléments lésés.

Ainsi, sans prendre de risques pour la réparation, on assure :

  • Un entretien des amplitudes articulaires (les éléments qui peuvent bouger sont mis en mouvement)
  • Un entretien de la trophicité locale (lutte contre l’oedème)
  • Une lutte contre l’apparition d’adhérences cutanées ou tendineuses
  • Un entretien du schéma moteur et une lutte contre le risque d’exclusion (le patient perçoit le mouvement effectué et garde ainsi une connaissance de la gestuelle et de l’utilisation de la main)

En parallèle des mobilisations, dès que la cicatrisation cutanée peut être considérée comme acquise, le kinésithérapeute peut avoir recours à des techniques de massages des cicatrices et de massages circulatoires.

 

3- La phase intermédiaire

 

Elle est symbolisée par le retrait total ou partiel de l’immobilisation.

Le bilan diagnostic kinésithérapique fait état des déficiences, détermine les incapacités et statue sur le désavantage actuel. Il permet d’établir les objectifs de traitement. A ce stade, ces objectifs sont souvent multiples. A chacun d’eux correspondent des techniques de rééducation particulières :

Ainsi, on distingue :

  •  La récupération des amplitudes articulaires : mobilisations analytiques et globales passives et actives, mise en place d’appareillage
  •  La lutte contre les troubles trophiques : massage circulatoire, drainage lymphatique manuel, pressothérapie pneumatique, bains de contraste pratiqués a domicile
  •  La lutte contre les adhérences cicatricielles : massage cicatriciel, vaccuothérapie, ultrason
  •  La lutte contre les troubles sensitifs : stimulations manuelles, désensibilisation par ondes mécaniques vibratoires (vibralgic), travail dans les bacs de désensibilisation
  •  La lutte contre la douleur : massage, application de glace
  •  La récupération de force musculaire : travail contre résistance manuelle progressive

 

4- La phase fonctionnelle

 

A ce stade, le chirurgien et l’ensemble de l’équipe soignante vous orientent vers une reprise progressive de vos activités. Le kinésithérapeute doit tenir compte des difficultés que vous rencontrez au cours de cette reprise.

Cette phase est caractérisée par un travail de reprogrammations neuro-motrice et de proprioception qui tend à stimuler les réactions de stabilisations articulaires et les réactions de contractions musculaires afin d’améliorer l’efficacité de la réponse de ces systèmes en toute circonstance.